Ne pas confondre bénévolat et volontariat
Selon le Petit Robert , le bénévolat est la situation de celui ou celle qui accomplit un travail gratuitement ou sans être obligé. Tandis que le volontariat signifie l'état de l'engagé volontaire, c'est-à-dire de celui qui agit librement sans contrainte extérieure. Plus loin, le petit robert définit le volontaire comme étant une personne bénévole qui offre ses services par simple dévouement. Si le volontaire et le bénévole ont pour point commun la volonté de servir, ils se distinguent l'un de l'autre par le fait que le volontaire agit à titre gracieux et peut percevoir une rémunération, tandis que le bénévole offre ses services sans rémunération monétaire.
Comment est perçu le bénévolat par les populations ?
En milieu rural, le bénévolat semble être mieux accueilli, malgré quelques problèmes. Les populations sont faciles à regrouper parce que sensibles aux de développement de leur milieu. C'est pourquoi les acteurs, les projets et organisations de développement sont accueillis avec ferveur et empressement. Aux premières réunions d'information, tout le village est mobilisé: hommes, femmes, vieillards, jeunes, élèves, enfants, abandonnent leurs occupations pour venir écouter le message qu'on leur a apporté.
Généralement, le préalable à l'installation des projets sont vite réunis: comité de gestion, activités sociocommunautaires rapidement conçues et cotisations promptement payées… Cependant, dans la grande majorité des cas, on commence à déchanter quelques, jours, semaines, mois, après : les cotisations cessent, de renter, la participation aux activités communautaires susceptibles de générer des fonds pour assurer le fonctionnement du projet baisse. Le volontariat et le bénévolat qui avaient toutes les chances de réussir s'estompent.
Pourquoi le volontariat et le bénévolat collectifs qui avaient toutes les chances de réussir s'estompent ?
Les raison sont divers et ne dépendent pas toujours de la population.
1. L'information doit être précise L'initiation ou l'introduction d'un projet dans une communauté est souvent l'initiative de quelques personnes qui jouent le rôle d'animateurs et qui en deviennent les responsables. Au départ, pour obtenir l'adhésion de la masse, les pionniers du projet font croire à la population au cours des séances de sensibilisation que leur action est serait une participation financière. En effet, c'est le cas un projet est financé en partie par une organisation et d'autre part avec l'apport participatif des communautés bénéficiaires en espèces et en matériaux locaux ( cotisation pour soutenir et encourager le projet, sable, gravier, eau, main d'œuvre non qualifié ou qualifié…) L'adhésion massive et la mobilisation générale des populations se font au prix de cette condition. Mais lorsque quelques mois plus tard, les populations se rendent à l'évidence que seuls les revenus des actions communautaires et bénévoles permettrons de résoudre les problèmes du village, elles estiment avoir été dupées et leur enthousiasme s'en ressent. Il ressort ce constat que si l'action d'information et de diffusion avait été menée par des agents compétents et de manières franches, les populations auraient mieux saisi la nécessité du bénévolat.
2. Les problèmes de gestion
L'échec de la plupart des projets locaux provient entre autres de la mauvaise organisation des activités, de la manière dont certaines décisions sont prises et enfin de la mauvaise gestion des fonds. Généralement, les structures ne fonctionnent pas de façon démocratique. Les animateurs ont tendance à penser et à décider à la place de la population sans se référer à son avis. Or il est évident que pour qu'une population s'intéresse à une activité, il faut nécessairement:
• L'associer intimement à l'identification des besoins et à la détermination des priorités, à la recherche des solutions et à la prise des décisions ;
• L'associer à déterminer, repartir et assurer jusqu'au bout ses responsabilités ; • L'associer à l'exécution et à la réalisation des projets socio-économiques ;
• L'amener à choisir en toute démocratie ses représentants ;
• Et enfin, lui rendre compte des activités menées et recueillir son avis.
En effet, tenue à l'écart dans les prises de décisions, la population ne se sent pas partie prenante de leur exécution. Aussi son désintéressement vis-à-vis du projet auquel elle avait donné son adhésion, favorise-t-il le cumul des fonctions au niveau de certains responsables qui n'hésitent pas à abuser de la confiance placée en eux. L'abus se rencontre surtout au niveau de la gestion financière, soit par manque de formation, soit par souci de profiter de l'espoir bénévole des autres pour s'octroyer des profits personnels. Au vu d'en telle discordance entre le principe et la réalité, les populations finissent par ne plus croire au bien-fondé du bénévolat et désertent les projets et actions de développement communautaires.
Parmi ceux qui restent, il faut distinguer les membres de la population inactifs de part leur âge mais qui de temps en temps, continuent à soutenir moralement et financièrement l'action.
Dans tous les cas, le temps consacré aux activités des projets par les volontaires et parfois bénévoles, est nettement insuffisant pour couvrir les besoins de plus en plus croissants des projet de développement. D'ou la nécessité de recourir aux professionnels compétents employés à temps plein et rétribués par le projet.
Généralement le gros du travail repose sur ces professionnels, car ce que le volontaire (bénévole) n'a pas pu faire, doit être fait par eux. Ils sont toujours au service du projet et de la population qu'ils servent. Et pourtant ont ne leur accorde ni la qualité de volontaire, ni celle de bénévole par le seul fait que leur salaire provient du projet.
Comment restaurer le bénévolat ?
Les mesures à prendre s'orientent en trois directions:
• L'information ;
• La sensibilisation de la jeunesse ;
• La formation des responsables locaux des comités de gestion ;
• La formation des cadres des communautés. Pour rendre ses activités plus performantes, les acteurs de développements, organisations, associations, doivent chercher des procédures pour la formation de leurs membres et cadres (présidents, secrétaires, gestionnaires, trésoriers,…).
Conclusion
Cependant, le bénévolat ne doit pas être réservé à une catégorie de personnes. Il est à la portée de tous, jeunes, adultes, cadres, salariés, artisans, chômeurs, membres des toutes associations, sont invités à la pratique du bénévolat. Aussi chacun de nous est-il invité à accepter librement de mettre une part de ces capacités financières, physiques, morales, et intellectuelles au service de l'homme pour soulager ou alléger les souffrances en vue d'un monde plus humain, plus juste et pour une paix profonde, durable et universelle.
D'une intervention de Mr N.K Dieudonné
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire